Cette check-list n’a pas vocation à évaluer un projet mais elle recense le minimum d’éléments nécessaires, à mon sens, pour se lancer dans l’aventure de la levée de fonds. En effet, c’est bien d’une aventure dont il s’agit et, comme pour tout départ à l’aventure en terra incognita, il faut remplir son un sac-à-dos d’un minimum de matériel de survie. Boussole, couteau, corde, gourde, duvet et trousse de premiers secours vous seront précieux durant cette quête. Voici donc une liste d’éléments que je réuni avant de me lancer dans une nouvelle aventure.
Se préparer psychologiquement et financièrement
Si l’aventure de la levée semble moins périlleuse qu’un parachutage en pleine jungle remplie de bêtes sauvages inconnues, elle n’en nécessite pas moins une bonne endurance et une psychologie à toute épreuve. En effet s’il existe une loi qui s’applique parfaitement à cette quête, c’est bien la Loi de Hofstadter : « Il faut toujours plus de temps que prévu, même en tenant compte de la Loi de Hofstadter. »
Une levée de fonds dure généralement 9 à 10 mois. Dans de rares cas, une levée peut s’effectuer en 6 mois, mais il vaut mieux prévoir 12 mois pour éviter les mauvaises surprises.
Il faut donc prévoir une trésorerie qui tienne la longueur. Il faut aussi s’armer psychologiquement : il y aura nécessairement des retours négatifs sur lesquels il ne faudra pas se formaliser. Il faut aussi savoir écouter les critiques positives comme négatives. Elles doivent permettre de renforcer le projet.
Définir les scénarios de sorties pour les investisseurs
Parmi les premières questions posées par un investisseur il y a le fameux : « comment je sors ? ». Hé oui ! L’investisseur n’entre pas dans la société ad vitam eternam. Il compte bien pourvoir ressortir en faisant une plus-value. Il faut donc pouvoir présenter des scénarios de sortie de l’entreprise comme le LBO, le rachat par ou l’adossement à un industriel, la sortie en bourse, ou tout autre scénario pouvant permettre un culbute. Il faut aussi pouvoir donner une échéance pour cette sortie sachant que de nombreux investisseurs doivent sortir entre 5 et 7 ans après l’investissement.
Pourquoi se relancer dans l'inconnu ?
Positionner le stade de maturité de l’entreprise permet d’identifier les acteurs qui pourront être intéressés par le projet. Au stade de maturité correspond généralement une fourchette d’investissement qui servira de base de départ pour votre réflexion.
Sélectionner une liste d’investisseurs
Nul besoin de contacter l’ensemble des acteurs de la place, tous ne peuvent pas être intéressés par le projet. Par ailleurs, vu le nombre d’investisseurs potentiels, vous aurez vite fait de vous épuiser inutilement. Sans compter le risque de décrédibilisation : c’est un petit monde où les acteurs se connaissent. Les rumeurs peuvent donc courir très rapidement.
La sélection des investisseurs potentiels se fait grâce au croisement de différents critères :
- Montant du financement recherché.
- Position géographique du siège de l’entreprise.
- Thèmes des projets présentés (dispositifs médicaux, services, Internet, etc.).
- Etat d’avancement du projet.
- Montant et vitesse de progression du chiffre d’affaires attendu.
Préparer la communication institutionnelle
Ce que j’appelle la communication institutionnelle, ce sont les différents éléments stratégiques et financiers que vous allez diffuser auprès de vos investisseurs potentiels. Cette communication comprend en premier lieu executive summary et business plan, mais pas seulement.
Voici la liste des éléments de communication que je prépare généralement :
- Business plan
- Executive summary
- Elevator pitch
- Tableaux financiers au format Excel afin que les investisseurs puissent tester leurs hypothèses.
- Présentations Power Point de 3 min, 5 min, 10 min et 15 à 20 min afin de s’adapter à tout type de demande.
Préparer les outils juridiques
Qui dit communication dit protection de l’information. Des informations confidentielles sont présentes dans les éléments de communication. Ils doivent donc être protégés par un accord de confidentialité ou NDA (Non-Disclosure Agreement). Il est recommandé de faire signer cet accord de confidentialité avant de transmettre des informations confidentielles. Cela a aussi l’avantage de montrer le professionnalisme de la démarche.
Préparer les outils juridiques
J’ai un profil… disons… créatif. Plus clairement, je suis le seul capable de m’y retrouver dans le capharnaüm de mon bureau. Par ailleurs je saute régulièrement d’un sujet à un autre en fonction des urgences qui se présentent. Il n’est pas toujours facile de ne rien perdre de vue, ni de se coordonner avec associés, partenaires et/ou collaborateurs. J’utilise donc différents outils partagés comme des tableaux Excel, agenda, tableaux type Kanban afin de ne pas me perdre et de faire en sorte que le groupe puisse se coordonner.
Fixer la valeur de l’entreprise
Last but not list, la valorisation de l’entreprise. Il faudra bien, un jour, donner cette valorisation. Comme cette dernière sera négociée, il faut pouvoir justifier cette valorisation. Il existe plusieurs méthodes pour cela comme comparer le projet de l’entreprise avec le parcours d’entreprises similaires ou encore en s’appuyant sur des éléments comptables actuels et/ou futurs.
J’espère que cette check-list pourra vous être utile pour préparer votre levée de fonds. En tous cas je vous souhaite le succès dans votre quête.
Bonne chasse !
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